Orientation sexuelle : Hétérosexuel
Situation financière : Pauvre
Métier : Espion rebelle
Rôle au sein de la société : Rebelle
Hybridation : Lion
Pouvoir : Prédation : Skar pénètre les peurs les plus profondes des gens si il arrive à maintenir un contact visuel, ce qui les projettent face à celles-ci, terrorisant les esprits les plus faibles. Plus le traumatisme est profond, plus il a d'emprise dessus. Un esprit fort pourra potentiellement résister, mais restera très perturbé. Le pouvoir ne fonctionne pas si quelqu'un apprend sa nature. Trop l'utiliser lui provoque des risques, plus de deux fois en une journée le rend aveugle 24h, certainement qu'au delà les dégâts seraient irréversible.
Feat : Leona Kingscholar | Twisted Wonderland
Comment avez-vous connu le forum ? On m'a fait du chantage affectif. J'ai été manipulé
Votre âge ? 35
Allez, vous avez bien un pseudo ? Sojiro
Un petit quelque chose à rajouter ? Ne vous fiez pas trop aux apparences ~ Je mords fort. \o/
Physique
Skar est un hybride lion dont l'apparence incarne parfaitement l'esprit sauvage de l'animal, en dépit de sa taille relativement petite pour un homme du fait qu'il ne mesure que de 1m70. Ses cheveux bruns, longs et indisciplinés, tombent en cascade autour de son visage, évoquant une crinière indomptable qui contraste avec ses yeux d'un vert émeraude intense. Ces derniers, perçants et captivants sont devenus à la fois une arme et un atout. D'un vert à la lueur mystérieuse, ces derniers ne laissent pas indifférent, que ce soit les demoiselles ou même certains hommes juste fascinés.
Un mélange d'arrogance et de charme qui attire et intimide à la fois en somme, et il apprit bien vite à s'en servir. Skar arbore une peau légèrement hâlée, accentuant des traits fins, mais marqués de son visage, où une certaine insouciance se lit dans le sourire en coin qui ne le quitte presque jamais.
Bien qu'il ne soit pas grand, son corps plutôt bien dessiné laisse entrevoir des muscles discrets mais fermes, sans doute de part son croisement avec un le lion qui est un animal dont la force n'est plus à prouver.
Sa taille plus modeste est compensée par une agilité remarquable, lui permettant de se mouvoir avec la grâce d'un félin et de se faufiler dans les endroits les plus inattendus. Il porte parfois un collier autour du cou un peu comme un accessoire, c'est son côté insolent qui ressort dans ces moments-là.
Skar est fier de son apparence et il accorde d'ailleurs une grande importance à la façon dont il s'habille, même dans une époque où la mode est régie par des normes strictes. Mélangeant élégance et parfois une certaine touche d'audace, il arbore souvent des vestes ajustées, d'un tissu de qualité ou bien des vestes en cuir finement travaillé, ornées de rouages parfois, sans trop que les gens sache pourquoi il affectionne ça.
Mental
Taquin, séducteur, joueur et insouciant. Ce sont des qualités pour certains et des défauts pour d'autres. La chance fait partie de son histoire, mais la chance ça se provoque ! L'hybride se sait plutôt populaire auprès de la gente féminine, et accuse même une certaine réputation, paraîtrait il qu'on ne l'a jamais vu rester bien longtemps avec la même femme, et d'autres rumeurs encore...
Bien des fois on lui à demandé ce qu'il en était de son avenir, des relations, mais presque toujours c'est le genre de sujet où il répond "Bahh laisse tomber, c'est pas pour moi.. ce genre de truc"
Il ne se prive pas de s'amuser de temps en temps en flânant par-ci par-là, peut être même un peu trop au goût de certains.. Ses preuves ne sont toutefois plus à faire. À de nombreuses reprises, il a su se démarquer, tant par ses capacités que par son sens du devoir. Obtenir sa confiance est difficile, néanmoins lorsqu'elle est acquise alors c'est pour de bon. Son rapport aux humains est étrangement assez similaire à celui de certains humains pour les hybrides. Il ne les déteste pas tous, mais les considère comme des êtres inférieur.. Après tout, sont ils capables de survivre sous l'eau, voler comme un oiseau ou être aussi agile qu'un félin ? Évidemment, non. En ces termes alors ils sont inférieurs, surtout à lui qui possède le gène du roi des animaux, le lion. Il en possède aussi la fierté, peut être même que ça le rend un brun fanfaron par moment, ce qui peut insupporter certains.
Plutôt sur de lui, l'hybride n'en reste pas moins par moments un peu flemmard, désintéressé par les choses trop simples. Faire la cour aux donzelles, leur raconter ses exploits, tout ceci n'était amusant qu'un temps. Skar se lasse vite des choses comme des gens, ayant quelque peu du mal à se poser au final. Comme tous le monde il à des peur bien sûr, claustrophobe entre autres et peut être d'autres plus surprenantes à découvrir.
Concernant les hybrides dociles, c'est simple. Ceux-ci sont pour lui un simple aveu de faiblesse, et la faiblesse, il déteste ça. Plutôt mourir que d'être captif. Skar considère qu'à moins que ces derniers ne lui demandent de l'aide, il n'a aucun intérêt à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Si certains veulent marcher à 4 pattes a côté d'un ou d'une maîtresse, et bien tant mieux pour eux. À vrai dire, Skar s'amuse même un peu d'eux en se moquant, arborant parfois un collier d'esclave qui ne produit aucune décharge. Il l'a même customisé à son goût.
L'hybride à également une passion pour objets en tout genre, il adore chasser tout ce qui est rare. Son objectif serait de trouver une couronne afin de s'auto nommer roi des rebelles, au second degré bien sûr. Au final, c'est un vrai bout d'entrain quelque peu capricieux avec qui il faut apprendre à communiquer. Toujours l'habitude de sourire, certains se demandent même s'il ressent la douleur, la peur ou l'angoisse !
Histoire
Même dans l'obscurité et le désespoir le plus total, le rêve est permis. Ce rêve, c'est simplement des bribes de ce qu'il a vécu par le passé.
Une enfance pauvre, une naissance non désirée. Ma mère, je la vois, j'arrive à me la représenter à peu près, mais impossible de mettre un visage dessus. Seule sa voix résonne encore dans ma tête, si bien que l'on peut voir mes oreilles bouger pendant mon sommeil. Cette voix qui disait que tout allait bien aller, que ça allait s'arranger. Tout ceci représente sans doute l'aspect le plus doux dont je puisse me souvenir de mon enfance.
Peu après ma naissance, ma mère retrouva mon père qui jusqu'à présent était visiblement aux abonnés absents. Ce père, je m'en souviens bien pourtant au détour d'un moment précis. Un regard de mépris, de dégoût presque. Je n'étais pourtant pas hybride à ce moment-là, pour autant visiblement, certains humains n'ont pas besoin de raison particulière pour être des sacrés connards !
Ma mère lui avait demandé de l'aide pour élever son enfant, moi-même du coup. Elle lui avoua que seule, elle n'y arriverait pas. L'homme sembla fou de rage ! Il lui rappela qu'il n'en avait rien à faire et que, de base, il ne voulait pas se traîner de mômes, encore moins celui d'une "putain" comme il disait.
Avec ce souvenir, j'ai longtemps cru que ma mère était une prostituée. Était-ce vraiment grave ? Au fond pas tellement. Les temps sont durs et je suppose que beaucoup de femmes profitaient, pour autant que l'on puisse qualifier ça comme ça, des atouts que la nature leur conférait et pour lesquels les hommes étaient prêts à payer parfois cher pour les plus malignes.
Mais malgré tout, c'est au détour d'un autre rêve plus tard que j'ai compris et me suis souvenu que non, elle n'était pas vraiment prostituée. C'était une femme de famille très pauvre, et cet homme lui était visiblement très riche. Je n'ai pas tous les détails, mais semble-t-il qu'elle fût là au moment où il ne fallait pas, puisqu'il s'éprit "amoureusement" d'elle. Un concept bien abstrait pour moi, j'avouerai. Je pense que ma mère y voyait une occasion de fonder une famille et de sortir de la misère, alors elle lui mentit en disant l'aimer en retour. Seulement voilà, toute chose a ses conséquences, et j'étais une de ces "conséquences".
Je sais que ma mère cacha sa grossesse au maximum, sans doute par peur que cela mette son mari fou de rage. À raison, car dès qu'il apprit la nouvelle, il décida de bannir ma mère, de lui faire perdre le peu de confort qu'elle avait acquis au détriment de sa vie. De cette "ancienne" vie de luxe, je ne goûterai donc rien. Pour moi, ce n'était rien d'autre que la misère. Ma mère fit son possible pour me mettre au monde et survivre, car elle savait que sans ça, j'aurais sûrement été abandonné. Je me souviens que nous marchions, parfois durant des heures, ne sachant pas trop où dormir, ne sachant pas trop comment manger.
Elle aurait peut-être pu aller au bordel, mais sans doute que sa fierté l'empêchait de céder à la facilité. La fierté, elle avait un prix. C'est donc avec difficulté que je réussis tout de même à grandir, et surtout au détriment de ma mère qui me laissa la plupart des ressources, se privant alors même que nous n'avions pas grand-chose. Lors de mes 8 ans, la situation me préoccupait déjà. À un moment, je me souviens que ma mère avait réussi à trouver quelqu'un qui était d'accord pour nous héberger le temps d'un soir. Le gérant d'un café-théâtre. Une nuit par semaine, pas plus, et il fallait se cacher. Un soir, c'était peu, mais dans notre situation, c'était déjà beaucoup. J'eus l'occasion de voir, des étoiles plein les yeux, plusieurs spectacles. De la danse, de l'acrobatie, il y avait de tout.
Mes yeux d'enfant s'illuminaient, semblables à deux perles étincelantes sous la lumière des chandelles qui vacillaient dans la salle. Ils étaient grands ouverts, comme témoins de deux fenêtres sur un monde de merveilles, absorbant chaque mouvement des acrobates avec une fascination presque palpable.
L'excitation me gagna même plutôt vite, brûlant d'envie d'essayer à mon tour.
Par chance, j'avais de bonnes prédispositions et à force de travail, je finis par avoir moi-même l'expérience nécessaire pour accomplir quelques acrobaties, allant au-delà des débuts difficiles. Il y a eu certes quelques blessures au début, mais rien qui ne puisse réellement me décourager.
À terme, j'arrivai à me faire remarquer par le patron du café-théâtre qui nous avait hébergés à quelques occasions. Il voyait en moi une animation supplémentaire, et une occasion de pouvoir récolter de l'argent. Je travaillai donc dès l'enfance pour nous permettre une vie un peu plus correcte. C'était normalement tout juste assez pour une personne, mais avec de l'effort et l'amour d'une mère aimante, nous trouvions toujours de quoi partager en deux.
Comme toute histoire, elle a un début et une fin, comme toute histoire, elle a ses hauts et ses bas. Si nous étions plutôt dans le haut, il est temps d'arriver vers le bas.
Quelques mois après que nous ayons réussi à dégager un peu d'argent de notre dur labeur, ma mère décida de retourner demander grâce auprès de mon père. Elle disait que je grandissais à vue d'œil et qu'un jeune homme a besoin de beaucoup de ressources pour grandir et s'épanouir. C'est donc à ce moment que mon père la traita de catin en lui disant qu'il ne voulait pas d'enfant d'elle. Finalement, à chaque nuit de sommeil, j'arrivai un peu à regrouper les pièces du puzzle.
Ce qu'il ne précisait pas surtout, c'est qu'il avait depuis fait sa vie avec une autre noble, et qu'il serait mal vu de se traîner un bâtard qui n'était pas de même rang ! Sa nouvelle femme lui fit une proposition, celle de me vendre pour les tests d'hybrides. S'il y avait beaucoup de cobayes à aller chercher chez les pauvres, un petit avec déjà quelques prédispositions pourrait être toutefois une plus-value se dit-il. Ma mère refusa catégoriquement, évidemment. S'il avait fallu passer par des idées aussi tordues, nous n'aurions pas autant peiné dans la vie !
Malheureusement alors même qu'elle lui dit qu'elle laissait tomber et qu'elle allait partir avec moi, un coup de feu retentit. La nouvelle "femme" de mon père ne fit aucun état d'âme, pas plus que mon père d'ailleurs. Alors même que je réalisai qu'un coup était parti, j'entendis ma mère s'effondrer sur le sol. Les larmes aux yeux, nous nous regardions sans pouvoir faire quoi que ce soit l'un pour l'autre. Elle, promise à une lente agonie avant la mort, et moi, futur jouet des scientifiques. Elle semblait bouger les lèvres, aussi, je me penchai vers elle afin d'écouter ses derniers mots.
"Skar... Quoi qu'il arrive dans ta vie. Souris... Souris et la chance viendra à toi."
C'étaient ses derniers mots avant de fermer les yeux à tout jamais. La rage m'envahit évidemment, j'hurlai sans même savoir quoi faire... J'étais encore jeune, et du haut de mes 11 ans, impossible de m'imposer face à mon père. Dans un accès de colère, je me mis à me jeter sur lui, persuadé que la mort m'attendait et qu'elle serait au moins une délivrance. Je réussis tout juste à caser un bon coup de poing à mon père avant de me faire projeter au sol par ce dernier. Fou de rage et emporté par l'adrénaline, il saisit un couteau en me regardant de haut, et c'est alors que je me suis remémoré les paroles de ma mère, et que je me suis mis à sourire, ce qui déplut fortement à mon père.
"Tu rigoles en plus ? Imbécile... Tu ressembles à ta mère quand tu souris, vous avez ce même tic débile... Soit, tu crèveras à côté d'elle puisque tu veux tellement marcher sur ses traces. Un bâtard de plus ou de moins, personne ne s'en plaindra !"
C'est alors qu'il se jeta sur moi, tentant de me planter au visage, mais fut retenu par sa femme au dernier moment, m'éraflant l'œil sur la longueur. La douleur était forte et j'en garderai une cicatrice, mais je continuai à sourire, presque satisfait de le voir se louper. Sa femme l'arrêta en précisant que mort je ne vaudrais plus rien, qu'il valait mieux me vendre auprès des scientifiques, qu'elle connaissait un homme influent qui pourrait être intéressé.
C'était la dernière fois. Dernière fois que je revoyais ma famille, ma mère. Je fus assommé et du reste, tout est allé très vite. J'ai pour commencer été traîné dans un endroit que je ne saurais pas situer, et j'ai passé mes premières nuits dans une cage sombre, terrorisé par la peur de l'inconnu et de la solitude. Quelqu'un passait me nourrir de temps en temps. Un scientifique ? Je ne sais pas. Si je me réfère au bruit de ses pas sur le sol, visiblement il n'était pas de chez eux, pas la même tenue. Bref, on m'a nourri, mais je ne sais pas combien de temps ils m'ont gardé là. Comment différencier la nuit du jour, les secondes des minutes, les minutes des heures ? Le temps semblait comme une valeur approximative. Ma seule interaction était cet homme qui m'apportait à manger, et un autre qui venait me prélever du sang.
Même si cela m'a semblé une éternité, au vu du peu de fois où quelqu'un est venu me voir, je n'ai dû rester qu'une journée dedans. Au bout d'un moment, plusieurs personnes arrivèrent. Chacune avec une lampe, puis on me transféra dans une autre pièce, jusqu'à ce que je perde connaissance à nouveau. Je sentis comme un liquide se propager en moi, la douleur était indescriptible et me fit rapidement perdre connaissance.
Lors de mon réveil, j'étais dans une pièce, inconnue pour changer. Mais cette fois éclairée par des bougies et des lampes, et surtout un miroir était posé non loin de moi, seul objet de la pièce. Par curiosité, évidemment, je m'y rendis, curieux de savoir pourquoi un tel objet était posé là. C'est à ce moment que mon cœur s'emballa et que je me mis à crier de surprise. J'avais des oreilles, une queue, et même mon regard avait quelque peu changé. Si je recoupais avec le peu de mots que j'avais entendus des scientifiques, tout cela s'apparenterait à une hybridation lion.
Je sentais mon corps plus léger, mais surtout mon instinct de survie plus développé. Je serrai les dents et constatai que là aussi, la transformation avait opéré. La force dans ma mâchoire, je la sentais. Mais ce qui me gênait le plus, c'était ce collier autour du cou. J'en avais entendu parler bien sûr, mais pour moi à l'époque, hybride ou humain, je n'avais guère le temps de m'en soucier. Ainsi, j'étais dans une sorte de prison, sans doute pour que je m'habitue calmement à ma transformation... Le fait est que non, je ne m'y habitue pas ! Je mis un coup dans le miroir comme pour briser cette image, mais fus bien vite puni pour cette action.
Deux gardes rentrèrent dans cette espèce de cellule, me regardèrent mal, me méprisèrent comme si je n'étais qu'un fardeau pour la société, se plaignant presque d'être obligés de me nourrir. Je pris quelques coups puis une voix se fit entendre et ils s'arrêtèrent.
"Arrêtez. Je ne finance pas des expériences pour que quelqu'un d'autre casse mon jouet. C'est à moi de le dresser. Sortez."
Les gardiens s'exécutèrent. J'avais toujours mon sourire, ça, on ne pouvait pas me l'enlever. Je me tenais sur mes gardes, prêt à bondir pour me défendre, mais dès l'instant où je pris appui sur mes pieds, je reçus une décharge venant du collier, une décharge qui me paralysa quasiment complètement. Puis, non-content de cette situation, il me frappa d'un coup de pied.
"Ne t'avise plus jamais de te rebeller."
Il m'aida à me relever ensuite, mais c'était pour mieux me frapper à nouveau, donnant un coup au niveau du foie qui me fit quasiment m'évanouir. Je n'entendis que ses derniers mots qu'il sembla murmurer.
"Tu as ce regard qui perce, et ce sourire insolent. Tu peux travailler pour moi, ou bien vivre un enfer. Le choix sera le tien, je reviendrai te poser la question jusqu'à ce que tu changes d'avis, jusqu'à ce que tu sois brisé..."
Alors quoi ? Il repartit sans un mot, rien n'avait de logique. Chaque jour, l'homme revenait pour me refaire la proposition. Travailler pour lui ? Mais pourquoi je ferais ça après tout ce qu'on m'a fait ? Je refusai chaque jour encore et encore, et chaque jour, je prenais des coups lors de mon refus.
Les premiers jours, chaque coup que je prenais me donnait l'impression que j'allais m'évanouir, puis les jours passant, je commençais à m'y habituer presque, résistant de plus en plus.
Il paraît que je n'ai attendu les propositions de mon "maître" que 20 jours, cependant, c'était comme si j'avais vécu un enfer de 20 ans.
Et donc le 20ème jour, qui n'était qu'un jour parmi d'autres pour moi, on me prévint que le noble allait arriver d'ici peu. On m'ordonna de l'attendre à genoux, ce que je ne fis pas par fierté. J'étais debout, mais et je le resterai. J'en avais marre, marre d'être pris de haut par des adultes qui me considéraient comme une erreur alors que je n'avais jamais rien demandé et que ma vie était vouée à les servir. Je pris alors la parole pour la première fois.
"Je préfère mourir ici. Cette vie, du moins ce que tu m'en proposes, ne m'intéresse pas. Je ne suis ni un ennemi ni une menace. Vous avez assez joué, qu'on me laisse mourir ici même."
J'avais les larmes aux yeux. Je tremblais évidemment, loin d'être si fier, j'avais peur. Peur pour ma vie, toute aussi misérable que celle-ci puisse être, mais encore une fois dans une sorte de résignation, je souriais. Pour celui qui est prêt à mourir, au final, que reste-t-il comme moyen de pression ? Aucun proche à menacer, aucun chantage possible.
L'homme commença à perdre patience et sortit un couteau, me déchira le haut de mes guenilles pour venir faire une croix sur mon torse du bout de la lame. Je serrai les dents en sentant la douleur de la lame dans ma chair, mais il fallait résister.
De ce que je pouvais comprendre, c'était les prémices d'une vie de servitude, peu d'occasions de se cultiver, d'avoir un regard sur le monde, c'était ainsi. Tout ce qui me plaisait en cette vie, on voulait me l'enlever sous prétexte que je n'avais pas d'argent. Autant en finir. La seule émotion que j'eus en ce monde était la haine, j'allais peut-être partir avec elle pour seule compagne. Je ne connaissais pas l'amour et l'amour n'était peut-être pas prêt de vraiment me connaître non plus tant le temps m'était compté.
C'est en sentant la lame du couteau se rapprocher vers ce qui semblait être une "cible" faite en croix que je sentis comme mon cœur se serrer comme dans un ultime battement, puis lorsque j'ouvris les yeux, je vis que l'homme s'était stoppé, laissant seulement le sang couler au niveau de cette croix sur le torse... Je n'étais pas mort, c'était le principal. Allez savoir à quoi il jouait, ce qu'il voulait...
C'est à ce moment. À ce moment précis où je compris que la peur seule ne me sortirait pas de là. J'avais certes envie de hurler de rage, de pleurer. Si au début, je n'avais pas senti tant de douleur, petit à petit celle-ci se faisait présente et de plus en plus intense. Je défiai du regard l'inconnu qui recula d'un pas. Mes yeux n'étaient plus ceux d'un être chétif et perdu, mais plutôt ceux du lion qui sommeillait en moi... Même les gardiens avaient reculé. C'était sans doute l'effet de prédateur/proie qui s'éveillait en eux. Et bien qu'ils prennent conscience que désormais, je peux être un prédateur.
"Si je dois mourir... J'en emporterai un avec moi."
Le ton était grave, je ne plaisantais pas. Alors que je me tenais sur mes gardes pour sans doute vivre mes derniers instants, on entendit résonner des applaudissements. Les sens aux abois, je me mis à analyser très vite d'où cela venait. D'après la texture, il avait des gants, le bruit ne résonnait pas assez pour que ce soit des mains nues qui puissent provoquer ce son. Un petit sourire se fit également entendre, celui d'un homme. Mes oreilles vibraient quelque peu en entendant ces bruits qui étaient trop loin encore pour être perçus par un humain, néanmoins ma réaction laissa penser aux gardes que l'heure était venue. L'un des gardiens justement prit la parole, exhibant son poing fièrement.
"Au vu des mouvements de la bête, le vieux doit déjà être là. Tu as de la chance petit, à peu de choses près, tu aurais goûté au légendaire crochet de Gaston."
Je ne relevai même pas. Sa bêtise était palpable d'ici et elle devait être visible aux yeux de tous pour qu'il ne lui soit confié que des missions aussi triviales... Je me concentrai plutôt sur ce vieil homme bien habillé qui entra dans lla pièce d'un pas lourd et pénible. Il m'observa et se tourna vers l'inconnu. Cet homme, dont je ne connaissais même pas le nom, semblait au cœur de cette histoire. Le vieil homme prit donc la parole et donna un rapport à l'homme mystérieux. Je suppose que c'était le résultat de choses en lien avec moi au vu des événements qui suivirent.
"Vous êtes sûr de vous monsieur ? Il pourrait encore être l'objet de beaucoup d'expériences, et même servir. D'ici qu'il soit un peu plus adulte, de nombreuses dames s'arracheront sa présence... Nous avons déjà un programme qui pourrait peut-être même ajouter une hybridation, s'il survit, il sera quasiment unique et sa valeur inestimable ! C'est presque un crime de laisser une opportunité pareille monsieur S..."
Il fut coupé par l'homme mystérieux d'un simple revers de main. Visiblement pas le genre de personne que l'on convainc facilement. J'aimerais un jour en savoir plus sur tout ça, mais en attendant, je ne pus être que le spectateur de la scène.
L'inconnu s'approcha de moi et s'accroupit, touchant mon visage avec un peu plus de douceur. Par réflexe, évidemment, je lui mis un coup de griffe instinctivement. J'y avais mis toute ma force, si bien qu'il en gardera une cicatrice à vie. Le tissu s'était déchiré et le sang commença à couler. Quoi qu'il en soit, il continua de s'approcher de moi sans aucune mauvaise intention cette fois, visiblement.
"Pardonne-moi... Tu as vécu un enfer. L'homme est parfois bien trop cruel, tu sais. Tu ne comprendras pas tout de suite, mais tu as quelque chose dans le regard. C'est intéressant."
Cette fois, on m'emmena dehors directement. N'ayant pas vu le soleil depuis plusieurs jours, mes yeux avaient du mal à s'habituer à la luminosité. Je tenais difficilement le regard avec cet inconnu qui fut autant mon bourreau que mon sauveur. Devrais-je le remercier ? M'excuser pour la griffure ? Tenter de les tuer ? Tout ceci n'avait aucun sens pour moi ! L'inconnu me jeta désormais un regard bien froid, un regard qui montrait qu'il était prêt à tuer.
"Pars, Skar... Pars, et ne reviens jamais..."
Inutile de discuter, inutile d'en demander plus. Je partis en courant, puisant dans mes dernières réserves. Toujours tout droit, sans me retourner. Je me demandai même avec angoisse si ce n'était pas une sorte de jeu où je ne pouvais pas gagner, mais visiblement non.
Je n'avais plus nulle part où aller, plus d'argent, plus de quoi me soigner. Je n'en pouvais plus des humains, de ce monde. La seule chose que je voulais, c'était vivre loin de tout... Lorsque je finis ma course, je me rendis compte que j'étais face à une montagne, un peu perdu. J'avais couru plutôt loin, et même vite, je fus le premier surpris de cette augmentation physique. La montagne semblait comme gigantesque face à moi, mais tant pis.
C'était stupide dans mon état certes, mais je n'avais pas le choix, il me fallait la monter. Pourquoi ? Peut-être parce que je sentais comme l'odeur d'autres hybrides passés par ici, et que cela me donnait aussi l'impression de m'éloigner des autres, ceux de ce monde qui m'avaient refusé.
J'avais entendu parler d'un QG étant plus petit, un QG de rebelles. Évidemment, beaucoup ont cherché et jusqu'à présent visiblement personne ne l'a trouvé. Ils étaient ma seule chance, pour autant qu'on puisse parler de chance dans mon cas ou compter dessus.
Après de longues heures à errer, rien à faire... Je ne le trouvai pas. Les odeurs étaient emportées par le vent, rendant impossible le fait de les suivre à la trace. J'aurais dû m'en douter en même temps. Si c'était si simple de les trouver, ils n'auraient pas fait long feu.
Au final, malgré mes efforts, je ne réussis qu'à m'effondrer après plusieurs jours de marche, ne résistant même pas plus... La chance dont on m'avait parlé m'avait-elle abandonné ? Je perdis conscience, trou noir. Mes blessures, la course sans compter les événements passés, tout cela m'avait épuisé. Si mon destin était de mourir ici, en pleine montagne, alors tant pis. Je ne me souviens que d'un parfum de femme, sans aucun autre souvenir.
Je pensais ne jamais me réveiller, mais pourtant, c'était bien le cas. Mes yeux à peine ouverts scrutaient les murs qui m'entouraient par réflexe pour comprendre où j'étais. Je ne voulais pas vraiment savoir d'un côté, ayant peur que la réponse soit de retour en laboratoire, mais à ma grande surprise, il n'en fut rien. C'était LE QG !! Des hybrides partout, aucun regard méchant et en plus une jeune femme hybride plutôt canon qui m'accueillit à bras ouverts. Son air était entre... sévère et agréable. Difficile de sonder ses émotions, elle semblait bien plus difficile à cerner qu'un humain lambda. Je finis par baisser ma garde quoi qu'il en soit, ne sentant aucune hostilité en ces lieux. On me souhaita la bienvenue et me demanda d'expliquer un peu mon histoire, ce que je finis par faire après un instant à prendre pour réaliser qu'enfin, enfin, on allait m'accepter. On m'expliqua même que je n'étais même pas proche de trouver le QG, car celui ci n'était pas dans la montagne.. Mon odorat avait sans doute senti l'odeur d'un convois qui passait par la, et c'est d'ailleurs eux qui m'ont trouvé. Une rebelle m'avait prodigué quelques soins de fortune sur place et je fut embarqué. La chance ne m'avait donc pas tout à fait abandonné!
C'est ainsi que je devins un rebelle, et beaucoup de choses avaient changé depuis. Je n'étais plus le môme d'avant, je fêterai bientôt mes 24 ans, j'étais devenu un fier guerrier conscient de ses atouts et aussi de ses charmes. Une réputation de séducteur me collait un peu à la peau, mais je ne faisais que jouer au final. Je prenais un malin plaisir à effectuer toute mission où la séduction pouvait être utile, jouant avec les femmes humaines au gré de mes envies alors que j'avais appris à cacher mes attributs félins dans le but de mieux les apprivoiser. Je leur faisais payer leurs vices au prix fort, les jetant ensuite sans aucune attache émotionnelle.
Ils sont pour moi les vrais animaux, les vrais esclaves de leurs conditions. Je me demande parfois ce que devient cet homme si particulier, à la fois bourreau et sauveur, et si je vais le revoir un jour, mais en attendant, me voici intégré dans l'endroit où enfin, je me sens à ma place. Quelques traumatismes subsistent, mais mon avenir est tout de même moins incertain, et c'était déjà beaucoup. Le réveil fut difficile, mais il était temps, Skar voulait enfin concrétiser de vrais projets et participer à de vraies missions plus difficiles, conscient des risques. En temps normal, il se contentait de faire des choses simples avec une routine bien rodée, mais depuis peu la soif d'aventure l'appelait. Là, posé au sommet de la montagne, il pouvait contempler comme une infinie possibilité, l'envie d'explorer le brouillard, et même pourquoi pas de voir la brume de ses propres yeux.