Hybride de naissance, Dholovirah est née de parents ayant fui l’autorité des humains. Ils espéraient pour leur fille une vie meilleure que la leur et voulurent donc l’élever en toute liberté, loin de ces hommes et ces femmes qui prenaient les hybrides pour du bétail. Dholovirah a donc vécu une enfance heureuse tout en apprenant à craindre l’humanité. Elle était rarement autorisée à sortir de chez elle et lorsque ce devait être le cas, elle devait impérativement être accompagnée de l’un de ses parents au cas où il arriverait quelque chose. Cependant, la jeune féline ne s’en plaignait jamais. Ses parents lui donnaient tout ce qu’elle voulait, tout ce dont elle avait de besoin, alors pourquoi chercher à désobéir?

Malgré tout, la curiosité a fini par l’emporter. Lorsqu’elle a été âgée de huit ans, l’enfant a profité de l’absence de ses parents pour sortir à l’extérieur du cmapement. Ces parents étaient partie depuis bien longtemps déjà, et elle commençait à s’inquiéter. Et puis, Dholovirah ne savait pas pourquoi, mais elle avait envie de voir autre chose que ces murs. Et puis, si elle restait proche du campement, où était le mal? De toute façon, il n’y avait personne aux alentours et le campement était à l’écart de tout. Le plus proche voisin était à des kilomètres de l’endroit où ils vivaient! Peut-être que ses parents étaient simplement trop paranoïaques. Qu’est-ce qui pourrait arriver alors qu’ils vivaient à l’écart de la société? (vous sentez la merde arriver?)

Tandis que Dholovirah décide de cueillir des fleurs lorsqu’elle voit un papillon prendre son envol. Intriguée, elle décide de le suivre, oubliant qu’elle ne doit pas s'éloigner, mais elle veut savoir où il va aller. Elle le suit un moment sans se rendre compte qu’elle s’éloigne de plus en plus du campement. Lorsque le papillon se pose finalement, Dholovirah observe un moment ses belles ailes de couleur bleues avant de se rendre compte qu’elle ne sait plus où elle est. Elle regarde autour d’elle, mais elle ne reconnaît pas l’endroit.

Elle pense à suivre le chemin qu’elle a parcouru en sens inverse en espérant que ce soit la bonne direction lorsqu’elle entend la voix d’un homme. L’hybride se retourne en espérant que ce soit son père qui l’a retrouvé, mais c’est un humain qu’elle ne connaît pas.

- Là, y’en a une. Tu vois bin qu’on n’a pas perdu not’e temps. En plus, a pas d’collier. Tu crois qu’on nous en don’rait combien si on la ramène?

Comprenant le danger que représente cet homme qui semble parler tout seul, Dholovirah décide de prendre la fuite. Elle ne sait pas où aller, mais elle sait qu’elle doit fuir cet homme qui est dangereux pour elle. Malheureusement, que peut-elle faire du haut de ses huit ans? L’homme a tôt fait de la rattraper et, malgré le fait qu’elle tente de se dégager de son emprise, il réussit facilement à la ramener avec lui.

Un collier lui est apposé et malgré toutes ses tentatives, elle ne peut le retirer. Dès lors commence son apprentissage visant à la former pour qu’elle puisse un jour remplir son rôle d’hybride : servir. Si au début elle a résister et s’est rebeller contre ceux qui lui donnait des ordres, tentant de la conditionner pour qu’elle devienne une parfaite petite esclave docile, elle a vite appris qu’il valait mieux pour elle de ne pas répliquer et de serrer les dents au lieu de balancer des insultes à tort et à travers.

Malgré tout, une partie de Dholovirah refusait de se soumettre, comme une seconde conscience qui voulait continuer de se battre pour retrouver sa liberté perdue. Qui refusait de s’avouer vaincue et qui ne baisserait pas les bras aussi facilement même si elle devait en payer le prix. Conscience qui ne se manifestait que lorsque les scientifiques poussaient Dholovirah à bout.

À ce moment, Dholovirah n’a aucunement conscience du pouvoir qu’elle possède et les scientifiques, préférant se servir du bracelet pour la faire obéir, ne l’ont jamais touchée lorsqu’il était actif. Heureusement, puisque si elle s’en était rendue compte, elle aurait sans doute chercher à l’utiliser et ils l’auraient sans doute brimé. Ce pouvoir lui vient de son père qui est issu d’une commande spéciale d’un maître qui voulait que son hybride ait un petit quelque chose de plus lors de ses combats en arène.

À l’âge de douze ans, la jugeant prête malgré le petit défaut mentionné plus haut, Dholovirah fut mise en vente. Cependant, les acheteurs potentiels ne se bousculaient pas pour se l’arracher. Lorsqu’elle semblait les intéresser, ceux-ci faisaient mine de réfléchir, disaient qu’ils allaient y réfléchir et elle ne les revoyait jamais. Sans doute n’était-elle pas d’une espèce assez rare pour les intéresser d’avantage. Un chat, on voyait ça partout. C’était bien plus intéressant lorsque l’hybride était croisé avec un animal peu commun.

Dholovirah se disait que c'était peut-être mieux ainsi. Aussi a-t-elle envisagé de se laisser mourir, mais elle n’a aucune idée de comment y arriver. Tous ses faits et gestes sont étroitement surveillés alors si elle tentait quelque chose, on l’arrêterait aussitôt.

C’est finalement à ses dix-huit ans qu’un homme s’intéresse vraiment à elle. Dholovirah se dit qu’il va être comme les autres et qu’il va finalement partir sans plus donner de nouvelle, mais une entente est conclue. Elle repart donc avec cet homme, échangeant sa prison de fer contre une prison dorée. Durant tout le trajet, l’homme ne lui adresse aucunement la parole et Dholovirah se dit que c’était mieux ainsi.

Lorsqu’ils arrivent enfin à destination, Dholovirah le suit sans opposer de résistance. De toute façon, il vaut mieux faire profil bas. Si elle faisait ce qu’il lui demandait, peut-être aurait-elle un semblant de liberté? Elle peut toujours rêver…

Lorsqu’ils pénètrent dans le salon, l’homme lui dit de l’y attendre, qu’il va chercher celle que l’hybride devra servir et fait signe à sa femme de le suivre. Dholovirah n’avait même pas remarqué la présence de cette dernière. Tandis qu’elle est laissée seule, l’hybride fait le tour du salon, observant la décoration et les photos de familles posées un peu partout.

Si l’homme avait décidé de la laisser seule, c’était sûrement pour voir la réaction de l’hybride. Peut-être voulait-il savoir s’il pouvait lui faire confiance. Une voix dans la tête de Dholovirah lui disait de fuir cet endroit. De profiter du fait qu’elle soit seule pour prendre la poudre d’escampette. Mais l’hybride refuse de l’écouter et ne lui obéit pas tandis qu’elle se montre de plus en plus insistante.

C’est finalement le retour de l’homme et de sa femme qui la font taire. Il sont accompagnés de celle qu’elle devra désormais servir et appeler “maître”. Cette fille doit bien avoir son âge. Toujours silencieuse, l’hybride l'observe, demeurant immobile, comme si elle attendait ses ordres tandis que la blonde parle avec son père.

Ainsi donc elle est un “cadeau d’anniversaire”. Qu’un simple objet offert à une gosse de riche dont les parents avaient les moyens de lui payer sa propre esclave personnelle. Cela rend l’hybride malade de penser qu’on puisse être cinglé à ce point. Elle sert les poings, réprimant son envie de tout saccager. Elle n’a pas envie d’être remise à sa place alors Dholovirah se contente de s’agenouiller devant Kaliska lorsque celle-ci s’approche d’elle. Elle est surprise lorsque l’humaine lui prend la main en lui disant qu’elle n’a pas à agir ainsi.

Dholovirah se relève en se disant qu’elle allait vite désenchantée et que Kaliska était comme toutes les autres.